Le devenir parent est un vaste sujet. Un sujet bourré de questionnement, d’inquiétude, mais surtout de joie et de « qu’est-ce qu’on faisait avant que bébé soit là ? », tant notre quotidien et nos pensées sont bouleversées.
Nous allons voir ensemble ce qui peut se jouer. Mais surtout comprendre pourquoi il faut être indulgent avec soit même, avec le co parent, avec l’entourage (qui donnera TOUJOURS son avis), être patient devant nos propres attentes, revoir nos principes. Tout est remis en question sur des sujets que l’on pensait non négociables. Cela peut être épuisant, angoissant, énervant. Mais à la clé, lorsque nous sommes bien préparés, c’est un véritable chamboulement majestueux, un nouveau monde incroyable dans lequel vous allez créer votre propre chemin.
Alors, 1, 2, 3, venez découvrir tout ce que l’on ne vous dit pas.
1. Le chamboulement
Que se passe-t-il quand nous devenons des parents ? Nous qui avons encore le sentiment d’être des enfants.
La parentalité est un vaste sujet. Beaucoup de sentiments se jouent, mais aussi de questionnements. Est-ce que je vais être à la hauteur ? Ma vie va totalement changer. Comme faire face à toute cette responsabilité d’élever un enfant, notre enfant.
La parentalité renvoie tout d’abord à notre propre enfance. Celle-ci nous conditionne aux futurs parents que nous allons devenir. Si nous avons eu une éducation ferme par exemple, peut-être que nous allons avoir du mal à lâcher prise sur certains principes, ou au contraire nous ne voudrons pas du tout reproduire ce schéma qui nous a été inculqué. Aussi les expériences de vie, et notre personnalité nous orientent vers un certain schéma éducatif. Nous fondons nos propres règles. Celles-ci évoluent au cours des rencontres, des expériences de vie, de la personnalité de notre enfant, de son histoire, de la nôtre. Elles ne sont pas fixes. Je dirais que c’est la première information à retenir ici. Nous devons réussir à lâcher prise sur certains principes qui pour nous étaient non négociables.
Je m’explique. Avant de devenir maman, j’avais des principes. Par exemple pour le repas, je ne souhaitais absolument pas de grignotage entre les repas. Je pense que ma formation initiale d’infirmière puéricultrice y est pour beaucoup. Pour moi j’avais ce cadre à respecter et interdiction d’y déroger. Quand mon fils était bébé, son alimentation était cadré. Le choix des produits alimentaires aussi. Tout était assez drastique. Puis en grandissant, il me réclamait de lui-même encore un gâteau, encore un bout de pain, avec des petits yeux tout mignons. Aussi les grands parents amènent à cette consommation : « vient mon chéri, je vais te redonner un gâteau ». « Chute je te donne ce chocolat, mais tu le dis pas à maman. » Et de le voir partir sur la pointe des pieds trop content d’avoir son chocolat m’a fait fléchir forcément. Je me souviens moi-même, chez ma grand-mère, la boite à gâteaux dans le placard ou encore les barres de chocolat au lait trop bonnes dont je ne citerais pas la marque, mais qui est très connue que ma mamie mettait au frigo. Quel délicieux souvenir . J’entends mes parents me dirent : « tu ne vas pas manger ce midi ». Mais je mangeais quand même mon chocolat à 11h30. Alors parfois, on lâche prise, on remet en cause nos principes. Quand cela n’impacte pas la santé de notre enfant et son bon développement, de façon raisonnable bien entendu. Et c’est ce qui contribuera à la construction de merveilleux souvenirs. C’est aussi ça la parentalité.
2. L’influence de l’entourage
En parlant des grands parents, j’aimerai faire une aparté sur la place de l’entourage quand on devient parent. Qui n’a pas reçu une tonne de conseils de la grande tante ou de la voisine à qui on a rien demandé ? Qui remet en question notre projet d’allaitement ou encore notre façon d’endormir notre bébé. « Moi à ta place, je ferai comme ça ». « Mais enfin tu vas l’habituer au bras ». « Je pense que ton lait n’est pas assez nourrissant ». Je peux vous dire que j’en ai entendu des phrases comme ça. Le pompon revient à la question du sommeil : « alors il fait ses nuits ? » Bah non en fait il a un mois donc il ne fait pas encore ses nuits…
Ces questions aussi anodines soient elles, peuvent engendrer une grande remise en question de notre parentalité. Celle qui est encore fragile, et influencée par la dose d’hormone encore en joyeux bordel. Cela peut aussi apporter des tensions dans les relations familiales ou amicales. Combien de maman ais je accompagnée qui me disent : « ma mère fait que de me dire que je le porte trop ».
Premièrement nous devons nous faire confiance. A partir du moment où on s’est renseigné sur le sujet auprès de sources fiables, que nous ressentons de bien faire les choses et que NOTRE bébé se porte bien (j’insiste sur notre bébé car on parle bien de notre progéniture et pas celle de la voisine. Elle pourra faire ce qu’elle veut avec ses enfants, mais les notre pas touche.), il n’y pas de raison d’aller écouter Pierre, Paul, Jacques.
Nous sommes dans une période de transition à chaque génération. Nos grands parents avaient leur propre manière de faire, nos parents aussi. Nous aussi avons évolué, les recherches autour du développement de l’enfant ont grandement avancé. Aujourd’hui on sait pertinemment, et c’est prouvé, que laisser pleurer un bébé SEUL (j’insiste sur le seul) est contre-productif. Cela augmente les hormones de stresse et peut entrainer des séquelles cérébrales. De cette évolution, et comme très souvent, il y a des raccourcis à l’extrême. Un bébé peut avoir besoin de décharger ses émotions, mais il est important d’accompagner l’enfant dans ses pleurs. « Tu peux pleurer, je suis là, dis-moi ce qu’il ne va pas ». C’est totalement différent de laisser un bébé pleurer seul pour qu’il trouve le sommeil. (Il le trouvera, mais à cause de l’épuisement. Et c’est totalement néfaste pour lui. Les conséquences pour l’adulte en devenir sont indéniables. Je vous rappelle que nos enfants sont les adultes de demain). Cependant, supporter les pleurs de notre enfant peut être difficile, et parfois il est nécessaire de poser son enfant dans son lit lorsque nous sommes nous même à bout, afin de s’assurer qu’il soit en sécurité, le temps de passer le relais, ou de nous-même pleurer un bon coup, pour revenir s’occuper de notre bébé de la manière la plus douce possible.
Bien sur qu’on a pleuré dans les bras de nos proches car on est épuisée. Notre bébé se réveille 10 fois dans la nuit pour téter ou pour être bercé. Et que ces personnes qui ont l’épaule toute mouillée par nos larmes, veulent nous aider. Ça part d’un bon sentiment. Sauf que ce n’est pas ce qu’on vient rechercher. A force de remette en question notre manière de faire, on aura plus envie de se confier. (Ça c’est un message pour la voisine, si elle lit ces lignes). Tout ce qu’on demande, c’est une écoute bienveillance, une oreille à qui se confier, qu’on reconnaisse que c’est difficile d’élever un enfant et qu’on puisse en parler ouvertement sans jugements. Oui il faut tout un village, mais pas un village bourré de conseils inutiles et contre productifs.
Le fait de recevoir tous ces conseils peut aussi nous mettre la pression. Alors qu’on est déjà assez sous pression. « Et si je faisais mal ? Et si elle avait raison ? Et s’il n’arrive jamais à s’endormir seul ? » (Ne vous inquiétez pas, à 18 ans, ils ne dorment plus avec nous). On remet tout en question, on est complètement perdue, on a peur de mal faire. Et cela peut majorer le risque de dépression du post partum.
3. La dépression du post partum
C’est un sujet plus délicat, mais qui est important de le souligner. 15 à 20 % des nouvelles mères sont touchées par la dépression du post partum. Toujours influencée par ce chamboulement hormonal, la moindre difficulté peut devenir une montagne. Aussi la modification de notre schéma de vie et les difficultés de la parentalité peuvent influencer nos réactions émotionnelles. Dès lors que nous ressentons ce sentiment, il ne faut pas hésiter à en parler (à une personne de confiance, pas à la voisine qui nous embête) et se faire aider. La dépression du post partum peut survenir à n’importe quel moment. Ce n’est plus un sujet tabou. Vous n’êtes pas seule. Le post partum dure 3 ans comme nous le dirait Anna Roy, sage-femme chroniqueuse à la maison des maternelles. Cela veut dire que l’après grossesse est tellement un chamboulement dans notre corps, dans notre tête, dans nos habitudes de vie, qu’il faut bien trois ans pour se remettre de tous ces changements. Cela ne veut pas dire que ça va être 3 ans laborieux. Pas du tout. Cela signifie qu’il faut être indulgent pour ce que l’on ressent et traverser cette période avec le plus de douceur possible.
4. La place du couple
À notre histoire, s’ajoute celle du co parent. Cette personne qui partage notre vie, n’a pas reçu les mêmes bases, la même éducation, les mêmes expériences. Ce qui fait que sur le papier, nous pouvons se rejoindre sur un mode de vie. Mais dans la réalité, les différences de réactions peuvent vite se manifester et engendrer des quiproquos. Majoré par le manque de sommeil, les pleurs de bébé, et la belle-mère, alors nous allons direct au baby clash !
Qu’est-ce que c’est : Le baby clash se manifeste par un amas de tensions engendrées par l’arrivée de bébé. En tant que jeune parent, nous découvrons un nouvel être, nous répondons à ses demandes, nous y mettons toute notre énergie pour que ce bébé ne manque de rien. Au point d’en oublier son partenaire ou sa partenaire. Aussi nous nous heurtons à un nouveau sujet auquel nous ne sommes pas toujours d’accord : l’éducation. A cela s’ajoute un manque de sommeil colossal (selon une récente étude, les parents perdent plus de 2 mois de sommeil la première année de leur enfant et un chamboulement hormonal majestueux. Mélangez le tout et vous obtiendrez un bon baby clash. Il est important de se poser pour communiquer sereinement. Ne pas hésiter à se faire des réunions de couple pour échanger sur ce qui nous plait et ce qui nous plait moins. Trouvez des solutions ensemble. Ne pas aller à la confrontation directement. Ne pas s’oublier en tant que couple. Qui était là avant votre bébé. Et c’est la raison du pourquoi vous avez ce petit être dans les bras, ne l’oublions pas. Soyons indulgent. Posons les règles. Par exemple l’équilibre dans les tâches du quotidien à 50-50 est difficilement atteignable. Cependant nous pouvons se répartir les tâches par exemple. Toi tu t’occupes de l’administratif, moi je m’occupe du linge. Il faut arriver à trouver des compromis dans cette nouvelle organisation, pour que ce chamboulement se passe au mieux.
Pour les parents solos, mère ou père, d’abord je vous tire mon chapeau. Soyez fière de vous, car c’est très difficile d’élever un enfant seul. Osez-vous faire aider. Ne culpabilisez pas de faire garder bébé pour juste vous reposer. C’est primordial. Les remarques désobligeantes ? Alors là, c’est le cadet de nos soucis ! Vous faites du mieux que vous pouvez. C’est primordial de lâcher prise devant toutes ces injonctions de la société.
Il y a tout ce qui est théorique, dans notre idéal, mais il y a aussi la réalité. Comment faire face à une réaction qu’on a toujours dit : jamais je ne ferai cela. Et que finalement en tant que parent, c’est plus facile à dire qu’à faire, et qu’on se retrouve devant un écran avec notre enfant qui a moins de 3 ans. Qu’on se le dise, ça nous arrive à tous ! Cela peut engendrer un grand sentiment de culpabilité. Quand on est parent, on se compare. On regarde comment réagissent les autres, on a peur du regard des autres. Vous le voyez ce moment au super marché où votre progéniture fait une crise devant le rayon des bonbons et que l’on vous regarde pleins de jugements. Je suis sûr que vous voyez de quoi je veux parler. A nous d’être encré dans nos valeurs. Et de ne pas se jeter la pierre. La parentalité positive oui, l’extrême positivité non. Tout est dans la balance et l’équilibre.
Un sujet que je souhaite aussi aborder sur le lâcher prise est la manière de faire avec l’enfant, différente de notre façon de faire. Je m’explique. Quand le co parent ou la grand-mère endort votre enfant d’une manière totalement différente de ce que vous avez pour habitude de faire. Et là vous vous sentez obligé d’intervenir et de dire : mais non ce n’est pas comme ça, il a besoin de cette chanson, cette veilleuse, ce petit lange. On a cette impression que comme c’est différent de d’habitude, notre enfant ne sera pas rassuré et qu’il n’arrivera pas à s’endormir. Et bien c’est faux ! Il m’aura fallu bien plus que la théorie pour le comprendre. Nos enfants s’adaptent énormément à la personne qu’ils ont devant eux. Mon fils s’endort toujours de la même façon avec moi. Nous avons notre rituel bien définit (qui change en fonction de l’évolution de mon enfant). Et ce rituel est totalement différent avec papa, car notre fils s’adapte par rapport au parent qui le couche. Il va me rappeler une ou deux fois pour un dernier câlin, un bisou, boire de l’eau, faire pipi … et j’en passe. Tant dis qu’il ne rappellera pas son papa car c’est leur rituel. Et c’est ok ! Quand nous avons compris cela, c’est fou comme ça nous débarrasse d’un poids et qu’on lâche prise beaucoup plus facilement.
Nos hormones sont sans dessus dessous pendant notre grossesse, pendant notre accouchement, après l’accouchement, et durant le post partum (rappelez vous qu’il dure 3 ans). Nous aurons des réactions parfois excessives, parfois sans pouvoir les expliquer, les larmes qui n’ont pas prévenu leurs arrivées. Nous ne saurons même pas dire si on pleure de joie ou de tristesse, tellement tout est sans dessus dessous. Mais cela fait parti de notre organisme. Il faut les laisser venir à nous, les accepter, les analyser, pour mieux les comprendre. Prendre le temps de s’écouter sera un des conseils à retenir ici.
Il ne faut pas toujours chercher à comprendre et contrôler. Mais seulement être bienveillante envers soit même et se dire que nous vivons un virage à 180 degrés dans notre vie. Nous avons beau lire tous les articles et les livres du monde, tant que nous l’avons pas vécu, nous ne pouvons pas savoir le tsunami qui va nous traverser. Un Tsunami d’incertitude, de crainte, d’angoisse, mais surtout un tsunami de bonheur immense, un sentiment indéfinissable d’amour devant notre enfant. Ce sentiment il se créé dans une continuité. Vous ne ressentez pas ça au premier regard ? C’est normal, vous rencontrez pour la premier fois votre bébé qui va chambouler votre vie. Ce lien se tisse au fur et à mesure. Soyez indulgent envers vous-même. Ce que je souhaite que vous reteniez c’est : Prenez soin de vous, et vous pourrez prendre soin de votre bébé. Sincèrement.
Merci de m’avoir lu jusqu’au bout,
A bientôt
Alice
Site créé avec ♡ par natiscrea.fr